En son dernier croissant la lune s’est fendue D’un battement de cil avant de s’éclipser Dans le noir firmament d’étoiles suspendues À son geste gracile un éclat a glissé Embrasé dans sa chute une traîne d’argent A sillonné la nuit d’une fine rayure Puis en quelques volutes en touchant l’océan L’éclat fut refroidi dans des éclaboussures Hasard ou rendez-vous se trouvait un poète Qui diluait sa peine en quelques vagues à l’âme Il tomba à genoux comme tombe l’esthète Ébloui par la scène quand son esprit se pâme Poséidon lui-même fut ému de ce geste Vint à sa rencontre sur un char fait d’écume Il lui offrit la gemme cette perle céleste La plaçant dans le cœur de cet homme de plume Derrière ses yeux marrons tout encerclés de vert Se cache ce joyaux d’univers consacré Le regard fait liaison aux sentiments sincères Et si l’Amour est beau vous la verrez briller En attendant ce jour sa dernière compagne Qui pourra s’y plonger sans être prisonnière Au couchant tour à tour il allume la flamme Des étoiles accrochées à la voûte stellaire Quand le soir une à une vous soufflez les chandelles Et vibrez sans savoir vos rêves frissonnants C’est l’amant de la lune que votre Amour appelle Qui passe ainsi vous voir dans un rayon d’argent