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Celles et ceux qui me suivent depuis suffisamment de temps savent forcément que je suis tombé dans Les Fleurs Du Mal à l’âge de huit ans. C’est Baudelaire qui m’a donné envie d’écrire. Il est pourtant un autre « personnage » qui m’a prêté sa plume et ça n’est pas l’ami Pierrot. Aussi, lorsque la lune est ronde et pleine, il me vient parfois la fierté, la vanité gasconne de me glisser dans l’ombre de celui qui en est tombé. Alors, dans un rayon d’argent, j’ose et m’enfle d’une poussière de son panache. Le texte qui suit est donc une improvisade au reflet du miroir.

Il me reste des restes au reste de mes jours

Que veux-tu toi encore à me dévisager
Dès que je t’aperçois au détour d’un reflet ?
Ai-je au nez une trace ? Un bouton de figure ?
Trouves-tu que je manque à ce point d’envergure,
Pour figer ton regard au tréfonds de mon âme,
Et sans aucun mot dire de viles épigrammes ?
N’as-tu rien d’autre à faire que de me tourmenter
Tandis que je suis là, seul, pour me lamenter ?
J’ai le silence amer, alors je parle seul.
Je tisse ainsi mes mots comme on tisse un linceul,
Car vois-tu j’ai laissé le fil au dévidoir
Jusqu’à me mettre à nu, pour gagner le vidoir.
J’avais pourtant des rêves au reste de mes jours
Et parfois je me dis que je les ai toujours.
Mais je vois se creuser les traits sur mon visage,
Comme des cicatrices au piètre reprisage
De cette peau fripée, qui sert de couverture,
Aux restes d’ambition, aux piètres conjectures.
La chaleur du confort ne chauffe que le corps,
Mon cœur de froid se glace, mon esprit est raccord.
Pourtant de ces embûches au gré des coupe-gorges,
J’avais cette flambée qu’on ne trouve qu’en forge.
J’aurais dû soulever comme avant les batailles, 
L’épée des chevaliers, l’acier des samouraïs,
Et j’aurais dû porter l’étincelante armure
Qui renvoie le soleil, lorsque tombent les murs. 
« J’aurais dû », je le sais, c’est mentir à soi-même.
C’est baisser le regard. C’est presque un enthymème :
J’aurais dû, donc je mens puisque je vis encore.
J’aurais dû, je devrais, me prendre à bras-le-corps.
Il me reste des rêves, il en reste toujours,
Et des braises à souffler pour enflammer mes jours. 
Il me reste des rêves et l’amour du partage !
Le temps que j’ai vécu me donne l’avantage,
À puiser dans le puits des années d’expérience
Pour épancher mes mots et trouver une audience.
Je peux, de par ma verve, à des contributions
Apporter mon soutien, ma collaboration.
Je vois que tu souris à présent dans la glace !
Je vois de la couleur qui peu à peu remplace
Cette monochromie qui m’avait enjôlé !
Les rêves sont ailes pour qui veut s’envoler.

Comments(4)

    • m

    • 1 mois ago

    Le poète chatouille de sa plume

      • jcm

      • 1 mois ago

      Selon le bon côté.

        • M

        • 1 mois ago

        Son piquant peut aussi être apprécié

          • jcm

          • 1 mois ago

          Avec parcimonie, mais je concède la chose.

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