Le voile de pudeur de son architecture Est un masque de pierre aux hères condamnés Que l’on entraîne en pleurs au sortir des tortures Un pont entre l’enfer et le faste palais C’est un double couloir à l’horizon bouché Qui n’offre que les puits de ces cachots humides Ou cet autre mouroir sous les plafonds plombés Un pont entre l’oubli et les banquets splendides Antonio Contin serait alors surpris En voyant sous son œuvre passer les gondoles D’amoureux incertains ou follement épris Un pont comme un chef-d’œuvre d’un tout autre symbole