L’amour ne s’apprend pas dans les livres. Pas plus qu’il n’est enseigné sur les bancs d’une classe. L’amour se vit et se perd plus qu’il ne se gagne. Il m’aura fallu 50 ans pour apprendre à ne pas chercher à aimer. Libéré de toute idée préconçue, de toute médiocrité de critères aussi maladroits qu’inutiles, j’ai alors découvert ce qui ne se trouve pas. Ce poème rend hommage à celle qui m’accompagne désormais.
Ma sylphide
Sous la ramure d’automne à demie centenaire Caressé par le vent et quelques feuilles hâtives Je goûtais monotone aux plaisirs solitaires Fermé aux sentiments des amours abortives Ce fut une sylphide qui vint m’ouvrir les yeux De sa voix de cristal faisant chanter mon cœur Elle affichait splendide un sourire facétieux Fit gonfler mon moral autant que mon ardeur Entortillant ses mèches à mes rêves poètes Elle fit couler ses rimes au beau milieu des miennes Elle n’était pas revêche au contraire était prête À sombrer dans l’abîme des aigreurs terriennes Elle fût ainsi surprise je n’étais pas de ceux Qui peuplent ingrats et fiers ce petit bout de terre Et se laissa aux prises de l’ivresse du jeu Jusqu’à se découvrir tout en gardant mystère Couché dans sa prairie à l’herbe fine et fraîche Je goûtais sa beauté ou coulait un ruisseau Débordante d’envie elle m’ouvrît une brèche Et presque à suffoquer m’abreuva de son eau Depuis j’ai pris parti d’arroser son jardin Tous les jours je jardine ses fleurs émotionnelles Et du temps qui s’enfuit mes gestes quotidiens Ont l’essence divine des amours éternels