Je vois passer les nuits sur tous mes souvenirs Et le temps les déchire en funestes lambeaux Il m’en reste si peu et si peu à venir Avant d’aller croupir tout au fond d’un tombeau De ces tristes haillons rebattus par le vent Je veux pourtant en faire un dernier pardessus Et prendre mon bâton pour aller de l’avant Regarder le monde comme on ne le voit plus Je laisse derrière moi cette toxicité Relents de faux-amis mêlés de faux-semblants Ne restent à mes côtés en mon cœur tatoués Que ceux qui étaient là sans me prêter serment
© Jean-Christophe Mojard, Le supplice des sentiments, Éditions LC.