Reviens vite

Deux mots. Deux simples mots en apparence qui invitent à de multiples divagations imaginaires. Des sourires, des pensées, du plaisir. Deux mots, moins de 3 secondes pour les écrire, 2 pour les dire, mais 1 seule pour que tout bascule.

« Reviens vite » est assurément un roman qui mérite de figurer dans votre PAL et rester dans votre bibliothèque physique ou numérique.

Tout à basculé

Lily B. Francis est une plume de talent qui m’avait fait déborder le cœur d’émotions à la lecture de son roman « Poussière de toi ». Elle récidive ici avec « Reviens vite », un nouveau drame tissé autour des relations humaines, un environnement d’écriture qui lui sied à merveille.

Sans préjugés aucun, elle va glisser d’un personnage à l’autre et articuler son récit en prenant en compte les aspects dramatiques et psychologiques de chacun. « Reviens vite » commence ainsi par une perte tout aussi brutale que tragique et la façon de l’accepter et de la gérer.

Les autres thèmes abordés sont profonds et tellement actuels : estime de soi, tromperie, dépression, suicide, mort, deuil, survivance à l’autre, vérité, honnêteté, morale. Ce sont là les ingrédients de base de « Reviens vite » et Lili B. Francis en maîtrise parfaitement les saveurs. Avec tout son savoir faire d’autrice, elle les incorpore savamment et nous offre un roman qui se déguste jusqu’à la dernière miette.

Sans verser dans le cliché, les autres personnages restent en filigrane et font toute la différence entre une histoire classique, dont l’adultère finit par prendre place au milieu des différents drames que l’on vit au fil des pages.

L’autrice nous livre un roman au travers les interprétations, les ressentis, les émotions de chacun sans plume accusatrice. Le risque était grand de tomber dans une vision étriquée, un pamphlet sociétal et moralisateur, Lily B. n’est pas tombée dedans. Et si vous cherchez cela, passez votre chemin, vous n’êtes pas au bon rayon et ne méritez pas de lire cette autrice de talent.

Par delà les gestes et les mots, nous retrouvons dans « reviens vite » toute l’étendue de notre réalité quotidienne, dans ce qu’elle a de plus tristement banal. Nous assistons à tous les moments que nous choisissons de vivre, enfermés dans notre aveuglement et notre autosuggestion.